Petit problème de départ devient grand problème à la fin..

Nombre de messages : 44 Age : 37 Date d'inscription : 23/01/2007

Pour commencer la journée, le nez dans le livre de Mathématiques, Stephen avait fait très fort. Il avait d'ailleurs eut du mal à manger correctement son petit déjeûner, et, après avoir avalé de travers une première fois, il répèta ce simple geste de toussoterie qui pour lui pouvait être fatal. Et oui, Stephen avait eut la cage thoracique cassée lors de sa toute petite jeunesse, et, il en avait les séquelles. Un éternuement, une chute, voire même un problème respiration (La fumée des cigarettes par exemple) pouvaient le faire suffoquer, et, si on ne le redressait pas dans la minute qui suivait, il risquait d'arrêter sa respiration et s'étouffer tout seul. Cela pouvait arriver à tout moments, même lorsqu'il est assis dans une salle de classe, devant un professeur, et qu'il aie l'air attentif. Jusqu'au moment où il perd l'équilibre de sa chaise et chute au sol, l'oeil vague et aucune respiration lui venant de la bouche. Tout ça parce qu'on lui avait refusé un simple cadeau quand il avait 5 ans. Tout ça, parce qu'il avait voulut faire plaisir à un de ses 'rivaux' d'enfance. Il en était réduit à ça.

Mais lui, il ne le prenait pas comme une sorte de maladie qui allait lui détruire la vie, la lui pourrir. Non, il le prenait comme quelque chose qui lui avait permis d'apprendre à jouer de la guitare, et, pour rien au monde il ne changerait tout ça. Même s'il avait eut le pouvoir de retourner en arrière pour changer l'histoire, placer un morceau de verre sur le chemin de la roue du vélo de celui qui lui avait brisé la cage thoracique pour l'empêcher de venir en cours, l'empêcher de se battre à Stephen, il ne le ferait pas. Revenons en à notre histoire, aujourd'hui. Et oui, Stephen avait mangé des céréales ce matin là, et, il avait avalé de travers deux fois. Une fois de trop peut-être, tout en est-il, qu'il ne se présenta pas aux deux cours qui suivirent la récréation matinale. Que faisait-il ? Ca ne lui ressemblait pas de sécher les cours comme ça, sans aucune raison, apparente. Non, il était resté appuyé sur l'évier des toilettes des jeunes hommes, pendant deux heures. Son visage devenant de plus en plus pâle. De plus en plus blanc. De plus en plus crispé. Il se regardait dans le miroir, et sa respiration était cinglante, comme un sifflement dans un sifflet qui ne marche plus.

Une main qui lache. l'autre qui suit. Des yeux qui se ferment. Un corps qui tombe.

Il s'applatit par terre, comme un gros sac à patates, l'air vague, la main retombant sur son torse comme s'il voulait se l'ouvrir et se remettre la respiration en marche. Mais ça ne marcherait pas, parce que, prit de convulsions, il commença à saliver sans raison, ayant apparement avalé sa langue dans la chute. Son regard devint vague, et, ses yeux tournèrent dans leur orbite, rendant son regard étrange. Lorsqu'il entendit des bruits de pas précipités. Et les spasmes s'arrêtèrent. Il semblait simplement endormis, sur le par terre des toilettes, ce matin là. Mais n'importe qui serait alerté par son teint pâle. Et ce n'importe qui, pouvait être son ange gardien s'il venait maintenant..

Nombre de messages : 28 Age : 36 Date d'inscription : 01/02/2007

S'il s'était arrêté, Stephen serait mort... Sam' en était certain. Il regardait l'infirmière qui vérifiait la gorge de son patient qui était passé à côté de la mort quelques secondes auparavant. Stephen était assit par terre sur le carrelage froid, adossé à un mur blanc caverneux. Le jeune Meyer était appuyé contre le lavobo, reprenant sa respiration et frottant l'arrière de sa tête encore endoloris. Derrière la porte fermée des toilettes, il entendait les bruits de pas des élèves qui se rendaient en cours sans savoir ce qu'il venait de se passer il y a quelques instants dans cette pièce. S'il s'était arrêté, il aurait eu un mort sur sa conscience... Mais heureusement, il ne s'était pas arrêté...

Quelques heures auparavant, Sam' écrasait son réveil matin d'une main lourde encore endormie. Il grogna quelques paroles incompréhensible faisant encore partit de son rêve puis s'étira lentement. Sentant ses muscles se réveiller un à un, il s'assit au bord de son lit et se frotta le visage. Encore une journée qui allait être barbante... comme toute les journées d'école! Il se traîna dans la salle de bain et s'éclaboussa la figure d'eau froide. Là, il était enfin réveillé... Ca avait prit dix minutes pour que Môsieur sorte de son sommeil réparateur et daigne se lever. Il prit une rapide douche, enfila ses fringues les plus relax ce qui refletait son humeur du moment et attrappa son sac à la volée avant de sortir de la maison et de grimper dans sa voiture.

C'était sa petite routine journalière, il se préparait vite fait puis allait en ville pour s'acheter un croissant et finissait sa route sur le parking du lycée et jouait au basket jusqu'à ce que les cours commencent. La sonnerie retentie comme chaque jours à la même heure, il entra dans une classe sombre et sans vie. Les élèves étaient fatigués et n'avaient visiblement pas prévu d'apprendre quelque chose aujourd'hui. Deux heures passèrent comme-ça, à entendre une vielle femme réciter ses livres d'une voix monotone et suraigüe. La pause arriva enfin, Sam' fit le tour du batîment pour rejoindre ses amis près du terrain de basket mais une envie pressante vint chambouler ses projets. Il se précipita aux toilettes et à peine avait-il fermé la porte derrière lui qu'il faillit tomber sur le corps étendu de Stephen Bass. Un joueur de guitare complètement accro à sa musique qui ne se faisait pas trop remarquer.

Sam' plissa les yeux et secoua la tête plusieures fois avant de comprendre. Stephen était étalé par terre, le visage blanc, le poing serré sur son torse. Le jeune homme s'agenouilla par terre et prit son pouls. Il remercia intimement sa mère qui l'avait forcé à prendre des cours de secourisme pendant ses plus jeunes années alors qu'il voulait jouer au basket avec ses potes au terrain. En posant ses doigts sur son coup, il découvrit avec horreur que Bass ne respirait plus. Il sentit la panique monter en lui un peu trop rapidement et essayant de se rappeller de la marche à suivre, il se mit à frapper sur le torse du musicien après avoir vérifier qu'il s'agissait bien d'un étranglement.

Il ne sait pas combien de fois à il a frappé de toutes ses forces sur le thorax du garçon, son esprit était en mode veille et sa vue se troublait. Il ne pouvait pas mourir, Sam' ne pouvait pas rester là à attendre qu'un médecin vienne annoncer l'heure du décès. Quelqu'un poussa la porte et un cris strident vint lui percer les oreilles. Il ne savait pas qui était-ce mais il eut juste le réflexe de lui crier d'aller chercher de l'aide. A ce moment, d'autres personnes entrèrent, alertés par les cris. Certains lui dirent d'arrêter qu'il était trop tard mais Sam' refusait avec acharnement de laisser tomber. Il frappa encore et à cet instant, Stephen se mit à toussoter et cracha quelque chose.

Sam' l'aida à s'appuyer contre un mur et l'infimière arriva en courant et prit la place du jeune homme pour voir si tout allait bien. Sam' se releva rapidement et se cogna la tête contre un évier. Il poussa quelques jurons et baissa les yeux vers Stephen qui revenait doucement à lui. Un prof fit sortir tout le monde mais Meyer resta sur place, appuyé contre le lavabo à reprendre son souffle et ses esprits...

Nombre de messages : 44 Age : 37 Date d'inscription : 23/01/2007

Le couloir blanc qui arrive lorsqu'on est proche de la mort ? Tout était faux, et Stephen vous le confirmerait après cette experience. Il se souvenait simplement de quelque chose qui le génait dans la gorge, et une douleur coupante au niveau du poitrail, dans le corps, dans son poumon droit. Et puis, revenait simplement des coups, comme des électrocutions qui lui disaient de ne pas lâcher. Comme si on vous donnait des coups de poing pour ne pas vous laisser vous endormir. Il sentit de l'air s'engouffrer tel un tunnel qu'on inaugure dans ses poumons, et, d'après le reflexe qu'il eut ensuite, il n'allait pas mourir aujourd'hui. L'air qui se glissa jusqu'au coeur de son corps lui parut une libération, et, alors qu'il revenait sur terre, il entendait des cris, quelque chose lui paraissait étrangement vague. Puis il ouvrit doucement les yeux, qu'est ce qu'il faisait là ? Lorsque des mains vinrent tater sa gorge et son thorax, et tout lui revint brusquement. Il toussa plusieurs fois, et, tenta de se tourner sur le côté pour se rouler en boule, comme si cela allait l'aider à reprendre sa respiration, mais on l'en empêcha simplement.

Et puis des mains lui prirent doucement le poitrail et le tirèrent vers le mur des toilettes, pour le redresser, et, alors qu'il sentait son diaphragme reprendre son rythme habituel, Stephen rouvrit les yeux qu'il avait fermé quelques secondes plus tôt, mais tout n'était qu'un vague mélange de couleurs, de sons. Il referma les yeux, lorsqu'un nouveau choc lui propagea un peu plus de vivacité dans le système nerveux. Une aiguille lui avait simplement traversé la peau au niveau du poignet, et, apparement on lui injectait quelque chose, parce qu'il sentit comme un petit courant glacé lui parcourir le bras avant de se dissiper dans le sang. Il fronça les sourcils. Et il sentit le ciseau découper, par le bas, son pull over, et son t-shirt en même temps. Il chercha à chasser les lames d'un geste vif, mais, encore là, on lui en empêcha. Il sentit l'air froid de la salle de bain lui frapper le torse et le ventre, et, entendit la première parole qu'il pu discerner, celle que prononça l'infirmière :

C'est Bass, je m'en doutais ! Pourquoi est ce que personne ne nous préviens jamais de rien ici ?

Il sentit simplement quelque chose de froid lui toucher le thorax à l'endroit où une sorte de cicatrice beige marquait la trace de l'opération qu'li avait subit dans sa plus tendre enfance. Puis il entendit les talons de chaussures s'éloigner, et, un retour au calme se fit. Il ouvrit les yeux, se retrouvant adossé contre un mur, et il vit une paire de jambes non loin en face de lui. Il releva la tête, l'air pâle, prenant bien le temps de profiter de chaque inspiration, et, reconnut un joueur de Basket, l'air choqué. Il devina en lui un ange gardien. Et certainement le responsable des sortes de chocs qu'il avait sentit lorsqu'il était KO..

Il prit la parole entre deux inspirations :

Désolé si, il inspira profondément, avant d'expirer et reprendre, je t'ai fais peur, murmura-t-il, assez fort pour que Samuel l'entende, après quoi il baissa le regard, se sentant coupable. Même pas capable de bouffer sans s'étouffer après.

Nombre de messages : 28 Age : 36 Date d'inscription : 01/02/2007

Le sentiment de lassitude que l'on éprouve lorsqu'on réalise que sa vie est une routine ennuyeuse et montone est quasis-constant tant qu'on ne trouve pas quelqu'un ou quelque chose pour réveiller l'envie de savoir de quoi sera fait demain. La routine dans laquelle la vie de Sam' s'était logée lui pesait sur la conscience. Il avait l'impression que tout était de sa faute si la vie qu'il menait était totalement dénué d'action et de suspence.

Il avait les yeux rivés sur le corps à demi-couché de Stephen. L'infirmière lui avait procuré quelques soins d'un geste expert et beaucoup plus mesuré que le sien. Visiblement, Bass était un habitué de ses services. Il aperçut une légère cicatrice en dessous de son pectoraux droit, très nette et visible. Elle lui injecta quelque chose dans le bras en maugréant quelques paroles à voix basse. Sam' cru comprendre qu'elle était au courant des "problèmes" de Stephen mais qu'elle n'était pas prévenue... Ou quelque chose comme ça, le jeune homme n'avait pas les esprits en place et écouter les reproches d'une vieille infirmière ne lui paraissait pas être la chose la plus importante à faire.

L'infirmière se leva et Sam' croisa le regard de Stephen. Un maigre sourire naquit sur les lèvres pales du jeune Meyer. Il le voulait encourageant mais c'était lui qui en avait besoin alors il n'était pas vraiment des plus réussis! Bass marmonna avec difficulté quelques paroles mais Sam' les compris facilement et un nouveau sourire vitn orner son visage. Il hocha le tête le haut en bas puis prit à son tour une grande inspiration. Il se sentait mieux tout d'un coup. Il vit Stephen baisser le regard d'un air coupable et Sam' retrouva enfin ses moyens pour parler.

Ne t'inquiète pas... Ce matin je trainassais dans mon lit en me plaignant que ma vie était un long fleuve tranquil et que je m'ennuyais à mourir mais grâce à ton intervention j'ai décidé d'arrêter de me plaindre parce qu'on prend vraiment trop mes jérémiades à coeur!

Là c'était certain, il avait retrouvé la parole, un peu trop d'ailleurs. Qu'est ce qui faisait qu'il avait autant envie de parler? Peut être le stress et la tension qui étaient devenus trop important en quelques instants seulement et qu'il allait maintenant entrer dans une crire se fou rire interminable! C'était fort probable!

Nombre de messages : 44 Age : 37 Date d'inscription : 23/01/2007

Son torse se bombait au fur et à mesure de sa respiration, et, alors qu'il venait de terminer sa prise de parole très courte, une apostrophe rapide, il entendait déjà Samuel parler. Pas un vrai moulin à parole non plus, mais c'en était proche. Il releva la tête, histoire de regarder son interlocuteur qui semblait reprendre un peu plus de couleurs et de vivacité. Du moins, c'est ce qu'il lui sembla à première vue. Et puis, le silence se fit remplacer par quelque chose qui ressemblait à un début de fou rire, et Stephen arqua simplement la bouche pour sourire, comme s'il voulait partager se moment là. Mais apparement, le rire n'était pas approprié pour le moment, et, il reprit son sérieux quelques secondes après en regardant toujours Samuel. Peut-être qu'il devrait faire gaffe la prochaine fois.. Il aurait quand même pu crever.

Content d'avoir pu rendre ta vie palpitante pour un jour alors ! fit-il, légèrement ironique, toujours en regardant Samuel. Il sentit un frisson lui parcourir l'échine, et, ce ne fut que là qu'il se rendit compte qu'être torse nu dans les toilettes des jeunes hommes, en plein hiver, ce n'était pas la meilleure chose à faire. Surtout lorsqu'un simple rhume pouvait le géner plus qu'une crise d'asthme. Il rentra la tête dans les épaules alors qu'il tournait discrètement le regard vers la porte, comme s'il ésperait voir l'infirmière revenir avec un gros pull en laine bien chaud et de quoi lui réchauffer la trachée. Mais apparement, le destin en avait décidé autrement, et, au moins, peut-être qu'ils seraient dispensés d'aller en cours cet après-midi là, tout les deux.. Qui sait ? Un choc comme celui là pouvait géner Stephen et les cours n'était pas le meilleur endroit pour Samuel qui venait de lui frapper frénétiquement la poitrine (Et d'après son expression faciale, il avait dû se cogner le crâne quelque part). Bref.

Du moment que tu ne te plaignes pas de quelqu'un et qu'il crève par la suite ! fit-il ensuite pour détendre l'atmosphère. Il n'y avait vraiment que lui pour sortir un truc comme ça, surtout qu'il avait été à deux doigts de crever tout à l'heure. Certes, il avait eut l'esprit embrumé quelques instants, mais lorsqu'il entendit des gloussements qui étaient certainement censés être des rires derrière la porte, il se dit qu'il était définitivement retombé sur terre et dans l'université. Il n'y avait plus de doutes.